Leonardo Bonucci: "On vit l'équipe nationale comme il y a 20 ans, du temps de Lippi"
Après avoir parlé de ses retrouvailles avec la Juventus Turin, Leonardo Bonucci s'épanche sur divers thématiques, dont le statut des Diables rouges et la Squadra azzurra.
- Publié le 17-11-2018 à 16h49
Après avoir parlé de ses retrouvailles avec la Juventus Turin, Leonardo Bonucci s'épanche sur divers thématiques, dont le statut des Diables rouges et la Squadra azzurra.
Nos confrères et partenaires d'Eleven Sports ont rencontré dernièrement à Turin le défenseur de la Juventus. Leonardo Bonucci évoque l'équipe nationale italienne, la non-qualification pour la dernière Coupe du monde et les Diables. Morceaux choisis.
Que manque-t-il à la Squadra azzurra pour briller de nouveau ?
"Il manque l'expérience. Nous avons la qualité et le talent, la preuve avec l'expérience de ceux qui jouent la C1 ou depuis des années. On a de jeunes et talentueux joueurs qui n'ont pas encore eu l'occasion de s'exprimer au niveau international et ça explique la raison pour laquelle la gestion de la pression est compliquée. Mais on a fait un bon début et c'est important de le remarquer parce que ça n'a pas été facile après la non-qualification pour le Mondial. Maintenant, on doit être derrière Roberto Mancini. Il a une belle idée du football. Il ne nous met pas plus de pression, ce qui n'est pas le cas de la presse et des supporters."
Quelle est précisément cette méthode Mancini ?
"On en parlait lors du précédent rassemblement avec les Azzurri. Nous avons passé dix jours relax. Non pas qu'on ne travaille pas, mais on vit l'équipe nationale comme il y a 20 ans, du temps de Lippi. Il n'y a pas de méthode juste ou pas juste, mais en ce moment l'important c'est de mettre les jeunes dans de bonnes dispositions, sans leur mettre trop de pression, et leur permettre de s'exprimer. Et c'est ce que Mancini est en train de faire. Je suis très heureux de travailler sous ses ordres. Je suis très confiant pour la suite. On a vu des choses intéressantes lors des deux derniers matches."
Comment as-tu vécu la non-qualification à la Coupe du monde en Russie ?
"Ça m'a fait mal. C'est une tache indélébile dans la carrière d'un joueur. Et ne pas disputer la Coupe du monde pour l'équipe nationale italienne, c'est vraiment une catastrophe. Je l'ai vécue comme tel. Durant les mois de juin et de juillet, j'ai regardé au grand maximum deux rencontres parce que je sais ce que ce genre de compétition te transmet car j'en ai joué deux. Je sais ce que c'est que de disputer une compétition internationale. J'en ai déjà 4-5 à mon actif. J'aurais tant voulu partager cette expérience avec nos jeunes joueurs, qui étaient près à apporter beaucoup d'enthousiasme. Mais maintenant, c'est inutile de ressasser le passé. L'important, c'est de prester sur le terrain et on doit repartir de l'avant sur et en dehors du terrain. On espère que le nouveau président Gabriele Gravina fera des grandes choses de ce côté-là."
Vu les chiffres, la Squadra semble faire peu confiance aux jeunes de Serie A par rapport à d'autres championnats. C'est pénalisant pour la Nazionale ?
"Certainement que oui. En Italie, on vit seulement pour le résultat et ce qui nous intéresse c'est qu'on doit arriver à la victoire et atteindre l'objectif. Mais parfois, ceux qui paient les conséquences de tout ça, ce sont les jeunes. Car on leur met rapidement une étiquette sur le dos, pas à la hauteur ou pas prêt. Mais dans les autres pays, on y arrive beaucoup plus lentement. Ça te permet d'apprendre en faisant des erreurs mais ce n'est pas le cas en Italie. Car l'objectif, c'est toujours gagner pour ne pas descendre, ou pour atteindre la Champions League ou l'Europa League. Tu dois toujours gagner et ceux qui en font les frais ce sont les jeunes. Moi j'ai été chanceux car quand je suis arrivé à la Juve, c'était le moment de relancer le club. Donc il y avait un mix entre jeunesse et expérience qui nous a permis à faire un parcours exceptionnel."
Axel Witsel a été tout proche de signer à la Juve en 2016 mais est ensuite parti en Chine. Aurait-il eu sa place dans l'entrejeu de la Juve ?"A l'époque, et c'est toujours à l'heure actuelle, c'est un joueur qui sait mettre de l'ordre dans le cœur du jeu. Il aurait eu les qualités pour devenir un joueur important pour la Juventus. Finalement, il a fait un autre choix de carrière, tout comme le club qui a opté pour d'autres joueurs. Maintenant, il a trouvé sa véritable dimension à Dortmund. Il fait de l'excellent travail."
Eden Hazard peut-il devenir Ballon d'Or ?
"Je pense qu'il va encore progresser au cours des prochaines années. Avec Neymar, ils peuvent entrer en compétition avec Messi et CR7 pour décrocher le Ballon d'Or."
Réunir Hazard et Cristiano Ronaldo, tu en penses quoi ?
"Ce serait pas mal ! Il faut en parler au président."
Vincent Kompany fait-il partie des meilleurs défenseurs centraux ?
"Oui, mais son seul défaut c'est qu'il est souvent blessé. Il a les qualités pour être l'un des meilleurs défenseurs au monde. Il l'a démontré avec Manchester City en gagnant des trophées. C'est l'un des piliers des Citizens. Il a contribué à faire progresser cette équipe."
Vous disputez un match amical face aux Etats-Unis à Genk, ce sera comme jouer à la maison ?
"Il va y avoir une superbe atmosphère. Je dois avouer que c'est un peu particulier d'aller à l'étranger et de côtoyer des gens de la même nationalité que soi et qui plus est, qui sont impatients de nous voir. J'espère pouvoir aider notre équipe nationale à décrocher la victoire pour la dédier à tous nos supporters italo-belges qui vivent en dehors de l'Italie et qui n'attendent rien d'autre que de vivre ce genre de moments, avec la magie de la vareuse azzurra."